Ne pas blesser autrui par l'injure, tendre l'autre joue, aimer l'ennemi, prier pour ses persécuteurs : cette morale de l’excès inscrit l'infini du désir de Dieu dans le quotidien de la vie.
"Quand j'aurais la capacité de parler en prophète, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi qui transporte des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens, quand même je livrerais mon corps pour en tirer fierté, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien."
On peut donc faire, et n'être rien.
"L'amour est patient, l'amour est bon, il n'a pas de passion jalouse ; l'amour ne se vante pas, il ne se gonfle pas d'orgueil, il ne fait rien d'inconvenant, il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s'irrite pas, il ne tient pas compte du mal ; il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit avec la vérité ; il pardonne tout, il croit tout (fait toute confiance), il espère tout, il endure tout."
Cet amour en excès, cet amour déraisonnable est exactement celui du sermon sur la montagne de Jésus. Et comme lui il n'est pas humain, mais vient de Dieu.
D'après Daniel Marguerat, "Paul interprète de Jésus" dans "Les premiers temps de l'Église"